En attendant les Quais du Polar : Nager sans se mouiller de Carlos Salem
Du 30 mars au 1er avril se tiendra à lyon la 8ème édition des Quais du Polar. Une bonne occasion de découvrir ou redécouvrir des auteurs de polar venus du monde entier, d’autant qu’on y attend encore cette année du bien beau monde (La liste des invités ici !). Et l’occasion pour moi de me mettre un peu à jour, et de lire un peu plus d’auteurs « vivants » !
C’est donc parti pour Nager sans se mouiller, de Carlos Salem. Pourquoi lui ? Argentin exilé en Espagne, il est dit qu’il écrit dans son bar, le bukowski. Pour moi, c’est la classe, et ça suffit.
Je me suis donc muni du livre, j’ai commencé à le feuilleter, et là, la claque. Un conseil : rendez-vous dans votre libraire préféré, prenez le livre, et lisez le premier chapitre (C’est bon, il ne fait que quatre pages). Si ça vous plait, parfait, vous pouvez l’acheter les yeux fermés, le reste est à l’unisson ! Sinon, tant pis, mais je ne sais pas ce qu’il vous faut de plus…
Mais de quoi ça parle ? Pour ne pas trop en révéler, on va dire qu’il est question d’un certain Juan Pérez Pérez, tueur à gages star d’une organisation appelée l’Entreprise, qui doit mener à bien un contrat dont il ne sait rien, dans un camp de nudistes, en vacances avec ses enfants…
Là, comme ça, c’est sur, on dirait un pitch de San Antonio. Et c’est vrai que c’est délirant, qu’on rigole, mais là où Carlos Salem fait très fort, c’est qu’il arrive à distiller tout au long du roman une profondeur qui étonne et détonne. On s’amuse, mais pas que : les personnages sont attachants, pas maniquéens pour deux sous, pas si caricaturaux que ça, et il y a un vrai suspens qui se crée au fil du roman. Carlos Salem a su réaliser avecNager sans se mouiller l’alliance parfaite entre loufoquerie et roman noir, entre drôlerie et méchanceté. Lui-même a répété à plusieurs reprises qu’il écrivait « des histoires tristes qui font rire » et celà colle à merveille à ce roman. Pour ne rien gâcher, celui-ci est de plus superbement bien écrit (et je pèse mes mots). Carlos Salem a un talent incroyable pour placer juste là où il faut la petite phrase à laquelle on ne s’attend pas, la petite phrase qui fait mouche et celà pour notre plus grand plaisir. Bravo à la traductrice Danielle Schramm, qui a du faire un travail exemplaire vu la qualité irréprochable du texte en français.
En synthèse, un roman qui vous donne la pêche ! Mon seul regret : ne pas l’avoir lu l’été, à la plage…
Nager sans se mouiller, de Carlos Salem, Babel Noir, une collection qu’elle est belle, dis donc, 2011.
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